lundi 22 décembre 2025

23 décembre

 



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LA PREUVE DU PERE NOEL (si vous en doutez encore..)

Un souvenir d'enfance de Gaston Bonheur, journaliste et écrivain français (de son vrai nom Gaston Tesseyre 1913-1980).


A onze ans, dans la nuit du 24 au 25 décembre 1924, j'ai enfin acquis la certitude que le Père Noël existait. Depuis le 1er octobre, j'étais pensionnaire au lycée de Carcassonne. Noël brillait comme une étoile au bout de mon cafard. 


 L'étude était sinistre, le réfectoire froid, le dortoir glacial. J'avais comme compagnon dans la nuit bleutée, un lit vide car son occupant venait de mourir de la typhoïde. Je pleurais sous les draps, en me rappelant notre cuisine chaude au-dessus de l'école de Barbaira où ma mère corrigeait les cahiers à l'encre rouge sur un coin de table, pendant que ma grand-mère faisait une poêlée de frites sur une flambée de sarments.



Barbaira était ma troisième école. Il y avait eu d'abord Belvianes où j'étais né, grande maison à l'orée des gorges, hantée par le fantôme d'un soldat mort, mon père (tué en septembre 1914). 


Belvianes, ci -dessus.

Il y avait eu Bagnoles, espèce de villa champêtre dans l'odeur des lilas. Enfin depuis deux ans, nous étions revenus à Barbaira, village natal de ma mère, dans ce bâtiment pompeux, perpendiculaire au chemin de fer que faisaient frémir les rapides de nuit de la ligne Bordeaux- Sète.


Bagnoles


J'étais alors assez grand pour ne plus croire vraiment au Père Noël, malgré ma naïveté attardée. Les fils de vignerons n'y croyaient pas. Les lycéens avaient fini de m'ouvrir les yeux. C'était une fable pour fillettes.
Et pourtant.

Le jeudi précédent les vacances de Noël, ma mère était venue me faire sortir. La pauvre femme était bouleversée par les lettres barbouillées de larmes que je lui écrivais tous les soirs. Elle m'emmena dans le plus grand magasin de la ville, me demandant ce qui me ferait plaisir, comment lui avouer que c'était cette lanterne magique perfectionnée dont on faisait la démonstration dans l'arrière- salle. Eclairée d'une lampe à pétrole, munie d'une manivelle, elle faisait bouger sur un écran improvisé un caniche au noeud rose et une colombine aux sandales bleues. C'était le plus modeste des cinématographes, disposant de quelques boucles de pellicule qui permettaient de revoir jusqu'à la béatitude, le caniche sauter dans les bras de Colombine, ou bien ,autre boucle, une fillette grimpant sur une chaise et laissant tomber en cascade blanche la boîte à sucre. Je savais que ma mère n'était pas riche et manifestai un voeu plus raisonnable en faveur  d'une boîte de nain jaune. Ma mère me raccompagna au lycée vers quatre heures. Elle avait juste le temps de courir prendre l'omnibus et c'en était fini de mon cinéma.......





Un peu de patience...la suite, demain!







 







dimanche 21 décembre 2025

22 décembre

 


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Et puisque depuis hier, nous sommes en hiver , cette poésie de Guy de Maupassant est de mise.

Nuit de neige

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh! la terrible nuit pour les petits oiseaux!
Un vent glacé frissonne et court par les allées;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.


Guy de Maupassant (1850-1893)







    









samedi 20 décembre 2025

21 décembre


                             
                                                                           *********

Cassel village préféré des Français, situé au coeur des Flandres, se distingue par une tradition festive, rare et originale: chaque année , elle célèbre deux carnavals!

Le premier est le carnaval d'hiver, qui s'inscrit dans la grande tradition des carnavals flamands. A cette occasion, la ville se remplit de musique, de couleurs et de costumes extravagants. Les habitants et les visiteurs se rassemblent pour faire la fête, chanter et perpétuer des rites anciens marqués par l'humour et la convivialité.




Le second est le carnaval d'été, le lundi de Pâques, également appelé carnaval du Reuze papa, en référence au célèbre géant de Cassel. Il a vu le jour en 1901, suite aux intempéries qui ont empêché les festivités du mardi gras. L'année suivante ,on décida de maintenir les deux carnavals. Plus familial et estival, il met à l'honneur le folklore local avec des défilés, des animations et la présence emblématique des géants, symboles forts de l'identité flamande. 



Au signal du tambour-major, la fête commence. C'est parti pour une déambulation dans les rues au son de tout ce qui peut faire du bruit. C'est "le réveil de Cassel". Il est six heures du matin!





Ces deux carnavals, organisés à des moments différents de l'année, montrent l'attachement profond des Casselois à leurs traditions. Ils permettent de faire vivre la culture locale tout au long de l'année et renforcent le lien entre les générations.

A Cassel, le carnaval n'est pas qu'une fête, c'est une véritable expression de l'âme flamande.



Reuze maman et Reuze papa, les géants de Cassel....à l'origine du mont Cassel .Un jour, transportant une motte de terre pour combler un ravin, ils se disputèrent et laissèrent tomber la motte qui donna naissance au mont Cassel!




Images prises sur le net.


vendredi 19 décembre 2025

20 décembre

 

 
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La fête du Hareng Roi est une tradition locale ancrée dans l'histoire maritime d'Etaples-sur-Mer, un port de pêche du Pas-de- Calais. Le hareng était autrefois un poisson essentiel à l'économie et à l'alimentation des pêcheurs et des habitants de la Côte d'Opale: il arrivait en abondance chaque automne, à la fin des longues campagnes de pêche en mer du Nord, près des côtes et constituait une réserve précieuse pour affronter l'hiver.




Le nom "Hareng-Roi" viendrait du fait que ce poisson était considéré comme le roi des poissons de la région, un terme qui selon certains historiens, remonte au Moyen-Age.

Chaque année vers la mi-novembre,  à Etaples, sur le parking de la Canche se dressent des chapiteaux Fumées, odeurs, chants, tout se mêle. Le hareng est célébré sous toutes ses formes, grillé, fumé, mariné...et même parfois en soupe. Environ 18 000 poissons sont consommés durant le week-end.










Hareng servi dans une ambiance conviviale, avec pain et frites.


Chants marins et musique folklorique égaient le repas.







Artisanat, métiers anciens, expositions, dégustation de produits locaux et mise en valeur du patrimoine maritime animent cette fête labellisée "Plus belles fêtes de France" qui attire chaque année plus de 10 000 visiteurs.













Et les géants: Batisse et Zabelle de Boulogne-sur- Mer rendent visite à leurs voisins et amis pêcheurs. 







Et si vous avez raté Etaples, rassurez-vous, vous pourrez vous régaler à  Boulogne sur Mer ou à Calais la semaine suivante..







jeudi 18 décembre 2025

19 décembre

 


                                                                      ********

Gravir les marches des beffrois a du vous donner soif et vous ouvrir l'appétit! Poussons donc la porte d'un estaminet.


A l'intérieur, une ambiance rustique, des murs en briques, de grosses poutres, des tables et des bancs en bois massif. La décoration rappelle la vie d'autrefois, objets de cuisine, affiches publicitaires, photos en noir et blanc, houblon séché.. Parfois du linge ancien semble sécher sur une corde...




L'estaminet est un lieu de partage, on y vient pour boire une bière locale, manger des plats régionaux comme la carbonade flamande, le welsch, la flamiche au maroilles, ou le potjevleesch .Les portions sont généreuses et la cuisine simple et familiale.




Un peu à l'écart, découvrez  quelques jeux traditionnels flamands, ils vous attendent: jeu de grenouille, quilles, billard...





L'estaminet est un lieu de vie, de mémoire, de traditions et on s'y retrouve comme "à la maison".

A bientôt!








mercredi 17 décembre 2025

18 décembre

 


                                                                    *********

Au coeur du Nord_ Pas-de-Calais, les beffrois se dressent comme des sentinelles du temps. Ils racontent l'histoire des villes, la fierté des habitants et l'art de vivre du Nord. Monter leurs marches, c'est embrasser des panoramas uniques, écouter les carillons chanter, et plonger dans des siècles de traditions. Laissez-vous guider de place en place, de ville en ville, et découvrez un patrimoine aussi majestueux que chaleureux.


Le beffroi de Bergues mis à l'honneur par le film "Bienvenue chez les Chtis" en 2008, bénéficie d'une grande notoriété. Haut de 47m, il faut gravir 206 marches pour accéder à son carillon de 50 cloches et contempler la campagne environnante. A son sommet, Nicolas, le lion des armoiries de la ville, restauré en 2018..



Le beffroi de Gravelines (hauteur 30m) reconstruit au XIXème, au 3ème étage se trouve une horloge avec un cadran de chaque côté de la tour.



Le beffroi d'Arras de style gothique flamboyant (hauteur 75m) souvent détruit mais toujours reconstruit!


Quelques explications: Les beffrois sont des tours communales caractéristiques du nord de la France et de la Belgique, construites principalement entre le XIème et le XVII ème siècle, ils illustrent les styles architecturaux roman, gothique, renaissance et baroque. Ils symbolisent l'émancipation de la ville par rapport aux seigneurs et à l'église: là où les puissances féodales imposaient leur autorité, les bourgeois des villes ont progressivement obtenu des libertés communales (franchises, chartes) et érigé ces tours indépendantes. Par opposition au donjon (symbole des seigneurs) et au clocher ( symbole de l'église), le beffroi représente le pouvoir des échevins. Au fil des siècles, il est devenu le symbole de la puissance et de la prospérité des communes. 23 beffrois ont été inscrits en 2005 au patrimoine mondial de l'unesco.



Le beffroi de Bailleul, reconstruit après la première guerre mondiale, haut de 62 mètres et sa girouette Mélusine, gardienne des Bailleulois.



Le beffroi de Calais (hauteur 75m), son architecture marie avec beaucoup de bonheur, le style flamand et le style renaissance.


Le beffroi de Boulogne sur Mer (hauteur 37m) domine la cité depuis le XIIème siècle.




Le beffroi de Cambrai, ancien clocher de l'église Saint Martin a vocation de beffroi depuis 1550.  Cette fonction le sauve de la destruction de l'église, lors de la révolution.


Un peu de courage, prenez de la hauteur et découvrez ces paysages uniques  qui sont notre richesse!






mardi 16 décembre 2025

17 décembre

 


                                                                     **********



Comines, ville du Nord située à la frontière belge a deux singularités:
la frontière divise la ville, une partie est française, l'autre belge , ce qui reconnaissez-le n'est pas courant!

  la seconde ,c'est la fête des louches qui se déroule le deuxième week-end d'octobre et ce, depuis 1884.   

L'origine la plus répandue remonte au Moyen-Age, vers le XVème siècle et mêle histoire et légende. Selon la tradition, le seigneur de Comines aurait été fait prisonnier dans une tour de son château. Depuis sa cellule, il aurait réussi à prévenir les habitants en lançant une louche par la fenêtre de sa prison. Ce geste aurait alerté la population  qui se serait mobilisée pour le délivrer.
La louche est ainsi devenue un symbole de liberté de solidarité et d'entr'aide.

Aujourd'hui la fête mêle folklore, fête populaire et animations. 


Louche lancée du haut de l'hôtel de ville.






Attraper une louche est censé porter chance notamment en amour ou en prospérité.                                  

  

                                     

Les géants de Comines au nombre de quatre, incarnent l'histoire de la ville et de la fête des louches.
De gauche à droite, nous avons Burchard de Comines, Messire de Comines, Grande Gueloute et P'tite Chorchire.

Un nouveau géant sera baptisé en 2026 lors des festivités de la fête des louches, il s'agit d' Arthur, héros inspiré du livre "Arthur et le phénix aux trois louches" de l'auteure cominoise Géraldine Elschner.Il sera représentatif de la jeunesse cominoise.

Outre l'attachement à l'histoire locale, la fête des Louches représente l'identité flamande, la solidarité entre habitants et la transmission des traditions aux nouvelles générations.


A très vite!






23 décembre

                                                      ************ LA PREUVE DU PERE NOEL (si vous en doutez encore..) Un souvenir d'enf...