samedi 3 décembre 2022

Faire la karyol..



 Cette expression mi- française mi- flamande est totalement inusitée de nos jours, même dans nos campagnes, hormis peut-être par les plus anciens d'entre nous.

Définition du Robert: carriole=petite charrette...est ce que cela vous aide? pas vraiment? alors je vous explique..

La récolte des céréales a toujours été, pour les agriculteurs une période particulièrement stressante. La moisson représente l'aboutissement d'une année de travail.


 Jusque dans les années 60, la moissonneuse lieuse, tirée par des chevaux ou un tracteur coupait les tiges de blé et les rassemblait en gerbes qui tombaient sur le sol. Femmes ou hommes dressaient ces gerbes en dijeots ou moyettes (il fallait douze gerbes pour faire un dijeot) pour permettre au grain de finir de sécher. Les ouvriers fourchaient (au moyen d'une fourche à deux dents) ensuite ces bottes sur des chariots (carriole) ou des remorques, les ramenaient à la ferme puis les déchargeaient sous abri, dans une grange, un hangar. Parfois, par manque de place, elles étaient stockées en meule. (A l'automne, les batteuses passaient de ferme en ferme, battre le blé.)



La moisson nécessitait une main d'oeuvre importante, les journées étaient longues, fatigantes. Soleil, vent, poussière burinaient les visages. Alors, lorsque la récolte était enfin sauvée, lorsque la dernière charrette était rentrée, pour évacuer la tension nerveuse, la fatigue, les participants faisaient "karyol"  (hommes et femmes et toute génération confondue) autour d'une bonne table!

Pour perpétuer cette tradition, et fêter la fin de la moisson, Hondschoote organise chaque année en septembre, la "Karyol Feest".





1er avril

                                                         Belle journée!