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Après un article sur une photographe, une avocate, quelques lignes sur une personne dont on sait très peu de choses et qui m' a donné du fil à retordre!. C'est par hasard que j'ai retrouvé son nom ou plutôt ses noms* en feuilletant une revue de Dunkerque intitulée "les archives de Dunkerque ont 50 ans".
Marthe Garden naît le 3 juin 1925 à Fort Mardyck, un petit village de pêcheurs à l'époque. Je suppose qu'elle a passé une enfance heureuse, on n'en trouve aucune trace. "Les gens heureux n'ont pas d'histoire".
Elle a 14 ans lorsque la seconde guerre mondiale est déclarée. Quel était le caractère de cette jeune adolescente? insouciante? enjouée? intrépide sans aucun doute!
Comment a-t-elle supporté la présence des allemands dans son quotidien?
N'oublions pas que Fort Mardyck, comme tous les villages proches de Dunkerque, a beaucoup souffert durant l'occupation.
Dunkerque en ruines après les bombardements de mai-juin 1940.
Est-ce cette situation qui a poussé cette jeune fille à se rebeller?
Dès 1940, elle sert d'agent de liaison au sein des jeunes chrétiens combattants, rencontre Michel Hochard (nom d'emprunt) résistant (qu'elle épousera par la suite) et achemine de faux papiers, cartes d'identité, certificats afin d'aider ceux qui tentaient d'échapper au travail obligatoire ou à la répression, des d'activités qui sauvaient des vies, empêchaient la déportation. On la retrouve sous le pseudonyme de Jeanine Bart.
Elle appartient aux Forces Françaises Combattantes de l'Intérieur (nom du réseau Navarre) et crée un petit groupe de jeunes filles chargé d'aider les réfractaires. A partir de 1943, elle assure elle-même les contacts avec Paris dont elle revient en transportant de faux cachets de mairie, de préfecture, de commissariats, de kommandantur.
En 1944, elle est parmi les fondatrices des JFF (jeunes filles de France) auxiliaires féminines de la Jeune Résistance, qui comptent jusqu'à 800 jeunes filles essentiellement originaires du Nord Pas de Calais.
A l'échelle de la région, ces réseaux ont permis à des milliers de personnes d'éviter la répression, la déportation ou le travail obligatoire.
Ces résistants locaux, surtout des femmes n'ont laissé aucune trace dans l'histoire nationale, leurs actes étaient clandestins, leur identité masquée. Alors à toutes ces "Marthe Garden" inconnues qui ont risqué leur vie pour que nous soyons libres, chapeau bas MESDAMES!
*Marthe Garden épouse Joseph-Clément Hochart (nom d'emprunt Michel Hochard), divorce puis épouse Pierre Bonnet .
Grâce à généanet, j'ai pu retrouver la tombe de Marthe Garden (décédée le 6 mars 2012) au cimetière de Fort Mardyck.
Histoire du dunkerquois "être femme à Dunkerque" archives de Dunkerque.




